Oeuvre d'arbres

Bioarchitecture d'avenir, articulture, oeuvre d'arbres... : ces concepts ont été dévoilés en juillet dernier lors du festival de King's Lynn, en Angleterre. Au cours de cette manifestation, Thomas Martin, jeune artiste paysagiste, a présenté Tree Time (notre photo).

Il a travaillé deux mois avec quatorze platanes mis en articulation. Son oeuvre architecturale repose sur l'anastomose, une faculté naturelle peu connue d'autogreffe spontanée de certains arbres. Les branches sont guidées grâce à des cordes tendues. Puis elles sont taillées et greffées avant de se souder.

Il avait été sélectionné pour Art, villes et paysage (Art, Cities and Landscape) dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière Interreg IVA France (Manche) – Angleterre, cofinancé par le Feder (*). Son travail de mise en architecture des arbres et ses expériences sur les platanes ont reçu la mention spéciale du séminaire Robert-Auzelle 2012. En outre, son sujet de diplôme supérieur en paysage, encadré par Gilles Clément et conseillé par Francis Hallé et Luc Schuiten, a été exposé lors de Talents 2013, de mi-avril à mi-mai à Bercy ; il portait sur un possible développement urbain et humain pour demain.

Cette technique d'oeuvre végétale pourrait, dans le futur, être mise en application pour la construction de passerelles, structures aériennes, planchers, pontons, balcons, voutes, mosaïques végétales... D'autres partenariats sont en cours. Par exemple avec Communay (69), au sud de Lyon, dans le cadre d'une réhabilitation d'espace public. Cette commune pourrait être la première en France à accepter le concept d'art durable via le travail d'un professionnel comme Thomas Martin.

Odile Maillard

(*) Fonds européen de développement qui finance notamment des aides à l'innovation et à l'environnement, de développement régional et local, la coopération entre les villes et les régions.